Tiens, ça faisait longtemps que j'avais pas fait de retour sur mes visionnages. C'est parti pour ce que j'ai vu ces 10 derniers jours :
L'Armée des 12 singes (T. Gilliam - 1996)
Une redécouverte. Je ne l'avais pas revu depuis l'année de sa sortie au ciné, et il me restait peu de souvenirs, même si je me rappelai de l'intrigue dans sa globalité. Le film est avec le recul assez impressionnant formellement, et plutôt pertinent (surtout en cette période de Covid). Petit bémol sur le jeu de Madeleine Stowe (que j'ai toujours trouvé assez fade) et gros blocage sur le cabotinage de Brad Pitt (mais c'est certainement ce que lui demandait le réalisateur vu la teneur de son rôle).
Face (A. Bird - 1998)
Polar sec et tendu sur fond de drame social, Face se revoit avec plaisir notamment pour les prestations nuancées de Robert Carlyle et Ray Winstone et pour le scénario classique mais efficace. Petit coup de vieux pris par le film néanmoins à cause de certaines chansons entendues (surtout de l'électro) et qui sont très ancrées dans la fin des 90's.
Virus cannibale (B. Mattei - 1980)
On va pas se mentir, c'est complètement nul, et déjà à l'époque c'était très mauvais. C'est même pas un nanard parce que tout ça se prend bien trop au sérieux. Mention spéciale aux zombies qui sont des acteurs à peine maquillés qui remuent comme si ils avaient bu trop de whisky.
(le demi-point est pour l'intention)
Peninsula (SH. Yeon - 2020)
Alors oui, Peninsula est bourré de défaut (des personnages écrits n'importe comment, un scénario foireux, une course-poursuite en voiture en CGI hideux), et si on s'attend à une suite de Dernier train pour Busan on est forcément déçu, mais si on le prend pour ce qu'il est (un film post-apocalyptique avec des zombies) ça reste honorable, même si le réalisateur à trop regardé Mad Max et l'a mal digéré.
The good criminal (M. Williams - 2020)
Un Liam Neeson movie honorable. Malgré un postulat de départ complètement con, c'est plutôt bien ficelé et on ne s'ennuie pas. Alors certes le scénario enchaîne les trous d'air, les acteurs en font le minimum (ils savent de toute façon que face à Liam Neeson, ils vont dérouiller) et la mise en scène est sur pilote automatique, mais l'ensemble est correct et passe le temps si on a pas trop envie de réfléchir.
Les Nerfs à vif (M. Scorsese - 1992)
Remake d'un film de 1962, Les Nerfs à vif est un bon thriller qui vaut surtout pour la prestation énorme de Robert De Niro, impressionnant dans son rôle d'ancien prisonnier psychopathe. Face à lui, Nick Nolte fait le job mais est forcement en retrait. La force du film est aussi son scénario, plus abouti qu'il n'y parait de prime abord, surtout en comparaison du film original.
Un élève doué (B. Singer - 1999)
Coincé dans la filmographie de Bryan Singer entre Usual suspects et X-Men, Un élève doué est pour moi un de ses meilleurs films. A travers l'histoire de ce jeune garçon qui découvre un criminel nazi parmi ses voisins et décide de le faire chanter pour qu'il lui raconte toutes les horreurs qu'il a commises pendant la guerre, c'est surtout la naissance du mal et de la cruauté qui est évoquée. A ce titre, la scène à la fin du film avec le conseiller d'orientation est extrêmement bien vue et le choix de ne pas coller au livre et de choisir cette fin rend l'histoire encore plus sombre même si elle est moins violente. Les deux acteurs principaux sont exceptionnels dans des rôles pas faciles, surtout Brad Renfro qui doit à la fois paraître innocent, manipulateur et glisser progressivement vers la cruauté. Un grand film sous-estimé.
Light of my life (C. Affleck - 2020)
Attention, film bavard. Contrairement à ce que pourrait laisser penser le pitch, peu d'action dans ce film (même si la scène de la maison est bien tendue) qui se concentre d'abord sur la relation père-fille et reste assez minimaliste (le film se termine là où beaucoup d'autres démarreraient). On pense parfois, dans un autre registre, à A ghost story (déjà avec Casey Affleck) dans le traitement de l'histoire. Les deux acteurs principaux sont très justes et touchants et la musique de Daniel Hart est parfaite. Une réussite.
The machinist (B. Anderson - 2005)
Un thriller psychologique porté par la prestation incroyable de Christian Bale (une belle transformation physique avec une grosse perte de poids, 6 mois avant d'être tout en muscles pour Batman begins) qui fait parfois penser à David Lynch par son ambiance et son scénario.
Scènes de crimes (F. Schoendoerffer - 2000)
Petit polar français "à l'américaine", Scènes de crimes vaut pour son ambiance, son couple d'acteurs principaux et son scénario qui se veut réaliste en montrant les méthodes réelles d'investigations. Plutôt bien emballé, le film se perd un peu dans une intrigue secondaire pas très utile ni intéressante avec le personnage de Dussollier.
Vengeance (J. To - 2009)
Polar hong-kongais avec Johnny Hallyday, Vengeance est une curiosité plutôt efficace dans son genre. Le français est plutôt à l'aise dans son rôle de père meurtri qui perd la mémoire et qui cherche à se venger, et il est bien épaulé par des acteurs locaux talentueux. Comme toujours chez Johnnie To, sa mise en scène, entre lenteur calculée et passages plus rythmés, est efficace, sèche et épurée, mais elle n'oublie pas d'être ludique et rusée (voir le final pour s'en convaincre).
Bruce tout-puissant (T. Shadyac - 2003)
Comédie que j'avais peu appréciée à l'époque, Bruce tout-puissant reste pour moi un film raté qui passe à côté de son sujet et de son potentiel comique. Jim Carrey en fait des tonnes pour pas grand chose au final, et les autres acteurs (Jennifer Aniston et Morgan Freeman) cachetonnent sans conviction.
Braqueurs amateurs (D. Parisot - 2006)
Comédie assez moyenne maintenue à flot par l'abattage de Jim Carrey, le film est vite vu vite oublié, malgré quelques passages plutôt amusants (la séquence des braquages, notamment) et une (légère) critique plutôt bien vue du système américain.
Un duplex pour 3 (D. DeVito - 2004)
Petite comédie oubliable avec Ben Stiller, le film, malgré quelques passages réussis, manque de rythme et de la férocité qu'il aurait fallu pour un sujet pareil. A noter que la VF dénature le film, les dialogues à double sens en anglais étant traduits littéralement et perdent tous leur impact comique.
Panic Room (D. Fincher - 2002)
Film d'home invasion impeccablement écrit, Panic Room est transcendé par le jeu de Jodie Foster et la réalisation fluide de Fincher (même si certains effets visuels sont devenus assez voyants avec l'age). Suspense soutenu, ambiance pesante (renforcée par la musique d'Howard shore), tout est présent pour faire du film une réussite. Dommage que le film n'existe toujours pas en blu-ray (même si la copie de Netflix est très correcte).
Le Silence des agneaux (J. Demme - 1991)
Classique du thriller horrifique, Le Silence des agneaux se bonifie à chaque nouvelle vision, grâce à la fausse simplicité d'une réalisation fluide, au scénario exceptionnellement travaillé et évidemment à l'interprétation magistrale de Jodie Foster et d'Anthony Hopkins qui donne un face à face incroyable, un affrontement psychologique d'une tension extrême entre une proie inaccessible et un psychopathe omniscient, le tout ponctué par des accès de violence. Un chef d'oeuvre.