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Derniers films vus au cinéma


flavsam
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Messages recommandés

Je sors de "La tête haute" qui était en ouverture du festival de Cannes.

Un excellent drame, vraiment marquant. Un film que l'on peut même qualifier de film coup de poing tant il joue la carte du réalisme social.

Je détaillerais demain :)

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  • 3 semaines plus tard...

La Loi Du Marché hier soir

 

 

Un film choc, vraiment poignant. A la manière des frères Dardenne avec leur Deux Jours, Une Nuit l'année dernière, Brizé choisi l'approche quasi documentaire, brute et sans concession. Le seul acteur professionnel du film est Vincent Lindon (qui a gagné le prix d'interprétation masculine à Cannes pour ce rôle), le reste de l'équipe n'est composé que d'amateurs, qui jouent à peu près leur véritable boulot dans la vraie vie.

Le film est un déluge de plan séquences tous plus marquants les uns que les autres. On est véritablement choqué par certains propos, on est complètement mal à l'aise dans les situations, on ressent vraiment à merveille les ressentis de ce personnage, Thierry. Il n'y a aucuns artifices niveau réalisation, "juste" un réalisateur qui pose sa caméra sur son personnage, et qui permet aux acteurs de s'exprimer dans de longues séquences. Ce qui fait que dès le début, le film commence brutalement sur le visage de Thierry, sur une scène forte. Le film n'a pas de générique d'introduction, le réalisateur choisi alors de rentrer directement dans le vif du sujet à la manière d'un documentaire, et saisi le spectateur à la gorge dès les premières secondes.

Le film regorge de scènes plus poignantes les unes que les autres, ou les relations humaines ont vraiment le temps de s'établir. Le film n'a pas de musique, hormis les musiques de fonds du supermarché, ou bien des scènes de danse.

 

C'est un film qu'il n'est pas très facile de décrire. Etant quasi documentaire, c'est un film qui se vit et qui se regarde. C'est tellement bien fait qu'on a parfois envie de mettre des claques à certains personnages, qui, dans leur métiers, se permettent de juger les gens et d'enfoncer encore plus les gens. Parfois on rigole, parfois on se sent au fond du gouffre comme ce personnage.

 

Dans le film, Il y a vraiment toute une première partie de "galère" pour Thierry, qui n'arrive vraiment pas à trouver du boulot. Il subit des coups bas, des humiliations, ses entretiens se passent mal... Et une deuxième partie ultra intéressante également, lorsqu'il décroche ce poste de vigile dans un supermarché. Thierry doit maintenant surveiller les gens à travers les caméras du magasin, intercepter les voleurs, et les mettre devant leur fait. Vient donc avec tout ça ces grosses questions de morale et d'éthique, qui viennent nous fouetter le visage de pleins fouet, comme elle viennent fouetter celui de Thierry. Peut-on supporter n'importe quel travail, n'importe quelles positions embarrassantes lorsqu'on est dans le besoin ? Ou est la limite de la morale ? Comment peut-on supporter de faire un job qui peut amener à détruire les vies des gens ? Car Thierry est un Monsieur tout le monde, un honnête homme qui demande juste à travailler. Ce type de travail ne paraît pas fait pour ce genre de personne... Enfin voilà, une deuxième partie du film qui n'est pas plus ou moins intéressante que la première partie, mais qui rend le film encore meilleur qu'il ne l'est.

 

Thierry est aussi un personnage qui encaisse particulièrement bien. C'était judicieux de ne pas faire un personnage qui explose, mais qui encaisse. C'est tout à fait admirable et fou. Le réalisateur n'hésite pas à viser des situations extrêmes pour mettre le doigt là ou ça fait mal. Ca aurait pu être complètement déplacé de viser des situations extrêmes comme il le fait (à titre d'exemple, en plus de tout ça, le fils de Thierry est handicapé et lui apporte des frais supplémentaires tout les mois, car il a besoin d'assistance. Il y a d'autres exemples extrêmes, mais je ne veux pas gâcher les surprises).  Mais tout est tellement bien mené, tellement sincère, tellement réaliste, tellement "coup de poing", que ça passe extrêmement bien. Lindon n'a jamais été aussi magnifique dans un rôle que dans ce rôle de Thierry, et n'a clairement pas volé son prix d'interprétation.

 

 

A titre d'information :

- Que des acteurs non professionnels donc, sauf Vincent Lindon.

- Le producteur se donne un "rôle" dans le film, puisqu'il joue le gars qui lui fait passer un entretiens par Skype à un moment (on n'entend que sa voix).

- Pendant Cannes et pour rester fidèle à l'esprit du film, l'équipe avait choisi de résider non pas dans un hôtel 4 étoiles, mais dans un tout petit hôtel accessible à tous, et les interview étaient faites dans une petite pièce toute simple.
- Le réalisateur et Lindon n'ont pas été payé pour ce film. Ils l'ont fait gratuitement, et ont juste choisi de gagner un certains pourcentage sur les recettes du film. Etant donné qu'il va connaître un jolie succès (plus d'un million d'entrées surement), c'est un paris qui va fonctionner.

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Rhaaa, tu me donnes encore plus envie de le voir.

J'ai aimé tous les films de Stéphane Brizé, et j'en peux plus de devoir attendre la sortie en vidéo pour celui-ci (because ciné de m*rde dans une ville de m*rde, il est passé peu de temps, et à des horaires où je travaillais ou gardait mon fils malade).

Modifié par magik
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La chance que tu as de l'avoir vu :P

J'adore Lindon et Brizé. C'est marrant que tu le compares à Deux jours, une nuit car je me disais que l'ambiance oppressante et gênante de ce dernier avait l'air très proche à ce nouveau film.

Je n'ai pas lu tout ton texte car je veux vraiment découvrir le film mais merci pour ton retour, ça donne grave envie ;)

Modifié par iPman143
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D'accord avec toi Flav.

C'est exactement ça que j'ai ressenti : l'impression d'être face à un documentaire tellement tout y est hyperréaliste.

Ce qui est appréciable aussi dans le film c'est l'absence de pathos, que ce soit lors des entretiens ratés, des déconvenues avec les collègues ou même la vie avec son fils.

D'ailleurs, je dirais meme qu'il en manque un tout petit peu car même si je comprends l'envie de ne pas faire pleurer dans les chaumières mais simplement de montrer, je suis resté un peu en retrait de l'émotion, car aucune empathie ne se dégage réellement de ce constat. Mais c'est un tout petit bémol car sinon le film reste poignant dans le fond.

 

Et Vincent quoi... :love:

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@Magik : dommage qu'il ne passe pas dans ton cinéma...  :unsure: ou alors à des horaires pas possibles. Tu te rattraperas en vidéo ! Même si il faut que tu attendes pas mal...

 

@IpMan : oui, personnellement ça m'a fait beaucoup penser au dernier film des frères Dardenne ! Et d'ailleurs je suis sorti de la séance avec le même état d'esprit, avec cette même impression d'avoir vu quelque chose de quasi documentaire, de très abouti, et très éprouvant. Ce sont des films vraiment nécessaires, qui paraissent simples au premier abord, mais qui sont loin de l'être. 

 

 

@Joubou : C'est vrai que c'est très épuré de toute émotion ce film. Mais bizarrement ça fonctionne très bien je trouve ^_^.

 

Plusieurs points (à ne lire que si vous avez vu le film) :

 

- L'émotion n'est pas présente je suis d'accord. Là ou c'est le plus étrange, c'est vraiment sa relation avec sa femme. Thierry est quelqu'un qui est honnête, qui aime sa famille. Mais il n'y avait pas tellement de moment de complicité entre lui et sa femme. Parfois c'est très froid. Même si quand sa femme danse avec son fils, on voit se dessiner un beau sourire sur le visage de Thierry pour la première fois du film.

 

- Je trouve que son "explosion" finale (qui n'en est pas une justement), ou il quitte le magasin est très judicieuse. J'ai l'impression que de comprendre aussi bien ce gars, que de le voir quitter cette mini salle d'interrogatoire tout calmement ou ils ont encore coincé une caissière, ça vaut toutes les explosions du monde. Il encaisse, mais ne peut juste plus supporter ce boulot à la morale douteuse. Au lieu de le faire exploser, de le faire tout casser, taper quelqu'un, sortir de ses gonds, on a juste ce personnage qui remballe ses affaires et qui choisit plutôt la galère de se re-retrouver au chômage, au travail qu'il a. Et ça, j'ai trouvé que c'était vraiment sublime. On comprend tellement sa psychologie, c'est extrêmement bien fait et bien interprété.

 

- Ca t'as pas choqué Joubou, cette salle ou sont amenés les gens qui volent ? ^_^ elle doit faire 4m2, elle ressemble limite à une prison, on oppresse les personne en les faisant avouer, en leur mettant 2 vigiles en face d'eux. Sans parler de ces murs épais, abimés, d'une couleur archi fade, avec ce néon qui fait un bruit de fond absolument insupportable... Enfin c'est vraiment un boulot étrange  :unsure: .

 

Enfin bref, on pourrait épiloguer des heures sur chaque scène du film tellement il y a des choses à dire dessus. Le suicide notamment, avec le responsable DRH qui vient faire un discours complètement nul, précuit, à peine préparé, avec des "eeeeeeuh" insupportables... Enfin je sais pas, je trouvais pas mal de passages vraiment choquants quoi.

Et le réalisateur arrive surtout tellement bien à capter la psychologie des gens de manière générale... Rien que le schéma qui défini la psychologie des gens qui avouent avoir volé : il clament leur innocence --> ils baratinent --> ils confessent --> puis une honte générale qui s'installe. C'était tellement proche de ce que ça doit être en réalité, c'était impressionnant. Ou encore le gars qui vient pour le mobile-home, qui rappelle vraiment le genre de visite qu'on peut se coltiner en vrai. Avec ces gens qui raclent toujours le fond, qui engueulent presque le proprio en disant "l'argus ceci, l'argus cela. Vous ne le vendrez pas votre truc", qui cherchent la petite bête, le placard qui sera abimé, un truc qui fera vieux...

Enfin vraiment, Brizé capte tellement bien la réalité, que ça en devient vraiment transcendant.

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@IpMan : oui, personnellement ça m'a fait beaucoup penser au dernier film des frères Dardenne ! Et d'ailleurs je suis sorti de la séance avec le même état d'esprit, avec cette même impression d'avoir vu quelque chose de quasi documentaire, de très abouti, et très éprouvant. Ce sont des films vraiment nécessaires, qui paraissent simples au premier abord, mais qui sont loin de l'être. 

 

 

 

Exactement et c'est force de notre cinéma français. Beaucoup le critique mais j'y suis attaché ^_^

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Bon après, les frères Dardenne sont belges mais bon, les belges sont comme les français, ce sont nos amis  :D

 

Non mais sinon c'est vrai qu'il y a d'excellents films français qui sortent dans l'année. C'est loin de se restreindre uniquement à des films comme "Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ?" ou "La Famille Bélier". Heureusement d'ailleurs ^_^.

Apparemment La Loi du Marché s'est super bien vendu à travers le monde, il va être distribué un peu partout et va vraiment connaître un jolie petit succès ^_^.

Modifié par flavsam
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Yes, après je parlai surtout des drames français qui ont une idendité propre et qui te prennent vraiment aux tripes comme Le convoyeur, 11.6, A l'origine (Cluzet est vraiment top dans celui ci), le premier jour du reste de ta vie et pleins d'autres...

 

Donc oui La loi du Marché est une grosse attente de cette année pour moi :)

 

Je vais aller voir si des cinémas le propose à côté de chez moi.

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- Ca t'as pas choqué Joubou, cette salle ou sont amenés les gens qui volent ?

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elle doit faire 4m2, elle ressemble limite à une prison, on oppresse les

personne en les faisant avouer, en leur mettant 2 vigiles en face d'eux. Sans

parler de ces murs épais, abimés, d'une couleur archi fade, avec ce néon qui

fait un bruit de fond absolument insupportable... Enfin c'est vraiment un boulot

étrange  :unsure:data-cke-saved-src=" unsure.png

 

 

 

Si tout à fait ! Même si je connaissais un peu... mais ce qui est tout aussi choquant c'est ce que toutes ces rencontres racontent.

Comme le dit un des vigiles, le voleur n'a pas de race, de couleur, de sexe ou d'âge... ce qui est évident après réfléxion mais pourtant on y pense pas forcément. En être témoin (dans le film) change toute l'approche et les préjugés que l'on peut avoir...

Clairement faut pas aller voir le film déprimé sinon c'est une invitation au suicide ! :D

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- Ca t'as pas choqué Joubou, cette salle ou sont amenés les gens qui volent ?

^_^data-cke-saved-src=" happy.png

elle doit faire 4m2, elle ressemble limite à une prison, on oppresse les

personne en les faisant avouer, en leur mettant 2 vigiles en face d'eux. Sans

parler de ces murs épais, abimés, d'une couleur archi fade, avec ce néon qui

fait un bruit de fond absolument insupportable... Enfin c'est vraiment un boulot

étrange  :unsure:data-cke-saved-src=" unsure.png

 

 

 

Si tout à fait ! Même si je connaissais un peu... mais ce qui est tout aussi choquant c'est ce que toutes ces rencontres racontent.

Comme le dit un des vigiles, le voleur n'a pas de race, de couleur, de sexe ou d'âge... ce qui est évident après réfléxion mais pourtant on y pense pas forcément. En être témoin (dans le film) change toute l'approche et les préjugés que l'on peut avoir...

Clairement faut pas aller voir le film déprimé sinon c'est une invitation au suicide ! :D

 

 

C'est claire ! J'ai bien aimé cette réplique du vigile aussi ^_^ il n'y a pas de préjugés finalement, beaucoup de gens de tout les âges et de toutes origines sont voleurs dans ce genre de magasin. Je pense qu'on devrait montrer ce film à tout les gens qui ont volé un jour dans leur vie  :lol:  ça ne donne pas envie de s'y essayer !

 

Après, le film dramatise énormément et remet énormément en cause le côté moral de ce métier. Perso j'ai un ami qui faisait ça l'été comme job étudiant quand on l'appelait, dans différentes villes et dans différents magasins. Et il ne prenait pas ça à coeur du tout, ça le faisait "marrer" de réussir à choper quelqu'un, il racontait ses anecdotes après... Quel sadique !

:lol: 

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  • 3 semaines plus tard...

Rétrospective Mizoguchi

 

 D’une carrière commencée il y a 30 ans, c’est en 1953, que Kenji Mizoguchi reçoit enfin la plus grande récompense pour son œuvre, le Lion d’Argent au festival de Venise pour Les Contes de la Lune vague, et par là-même, la reconnaissance d’un public qui a pu découvrir un cinéaste et un pays dont Kurozawa et Ozu seront les fers de lance après sa mort 3 ans après. 

  Né dans un quartier populaire de Tokyo en 1898, il devra faire face à la pauvreté d’un père dont l’entreprise fait faillite à la fin de la guerre contre la Russie.  En 1913, grâce à sa sœur il rendre comme apprenti dessinateur puis se dirige vers la peinture. A la mort de sa mère en 1915, il va à Kobé travailler dans un journal puis reviendra à Tokyo en 1918. Il rencontre Tadashi Tomioka, un acteur des studios Nikkatsu puis deviendra assistant-réalisateur en 1920. En 1922, pour moderniser la Nikkatsu, on lui proposera de réaliser  Le Jour où revit l’amour. Un grand nombre de ses films seront perdus  ou en trop mauvais état pour être réparés. Il faudra attendre 1952, pour qu’il soit repéré par les critiques occidentaux et notamment Jacques Rivette avec son film, La Vie d’O’Haru femme galante.

 

  Les Contes de la Lune vague après la pluie (1953)

 

  La poterie ou l’amour ?

 

    Dans le Japon du XVième siècle, deux couples de paysans, pris dans la guerre civile sont obligés d’entreprendre un voyage pour leur survie, l’un, pour vendre ses poteries à la ville, l’autre pour devenir samouraï…

  Inspiré de plusieurs contes classiques de la littérature japonaise écrits par Ueda Akinari en 1776, le film surprend par son intemporalité et des thèmes encore présents plus de 60 ans après.  De ces 2 hommes nous voyons la réalité sociale, l’attrait pour l’argent chez l’un et l’envie de gloire pour l’autre dû à la guerre.  Nos personnages affrontent ensemble les souffrances  mais d’une manière différente. Les femmes sont des formes de sagesse,  elles aident et protègent  leurs maris, risquant même à se sacrifier pour eux, mais à quel prix ! Dans cet ancrage réaliste, Mizoguchi ajoute du surnaturel qui nous plonge dans une autre atmosphère, à la fois onirique et cruelle incarnée par Dame Wakasa. Femme en mal d’amour, qui donnera tout ce que désir Genjuro, ce n’est pas pour autant elle la fautive mais lui, qui a été envahi par ses vices.  Avec une mise en scène d’une grande virtuosité, Mizoguchi nous entraîne d’un monde à l’autre, par l’esthétisme de certaines scènes (la fuite par le lac notamment), les mouvements de caméra qui ne font aucune distinction entre réel et imaginaire. Mizoguchi laisse faire les choses avec des acteurs tout aussi talentueux, la crème de la crème, avec Machiko Kyo en princesse fantomatique et Masayuki Mori en potier cupide.

   1er film de Mizoguchi reconnu en Occident, Les Contes de la lune vague a fait découvrir, avec Rashomon de Kurosawa,  l’art japonais dans ce qu’il a de plus beau. Le temps semble ne pas prendre sur ce film d’une beauté et d’une incroyable richesse tant par ses personnages confrontés à des sentiments contraires qu’à ses paysages envoutant et dramatiques. Un chef d’œuvre     10/10  :danseduslip:

 

  L’Intendant Sansho (1954)

 

  Famille décomposée

 

    Au Japon du XIème siècle, un gouverneur de province, pour avoir défendu les paysans contre les autorités féodales est exilé. Quelques années après, sa femme Tamaki, sa fille Anju et son fils Zushio sont kidnappés en cherchant à le rejoindre.  Tamaki est déporté sur une île, tandis que les enfants sont envoyés dans un camp d’esclaves dirigé par le féroce Intendant Sansho…

  Avec ce film, Mizoguchi nous fait remonter le temps dans un Japon méconnu où les paysans étaient vendus comme du bétail et marqué du fer rouge s’ils tentaient de s’enfuir du camp. Dans ce mélodrame, magnifiquement construit et mis en scène, on suit le chemin d’une famille qui va sombrer dans le désespoir pour mieux rebondir avec toute la dignité et l’émotion que peut donner Mizoguchi dans  son cinéma.  Un scénario très bien écrit combiné à des plans parfaitement maîtrisés  montrant les enjeux dramatiques du film : la séparation et l’absence de la famille qui entraîne une lutte des classes notamment pour le personnage de Zushiô, cassant toute frontière entre les riches et les pauvres.  Tout semble inversé dans ce film, que ce soit les paroles ou les images. Ce qui est beau devient laid (un paysage décrit par Tamaki, la mère) et ce qui est horrible est montré d’une incroyable beauté (le suicide d’Anju). Un cinéaste engagé ? Certainement. Il a toujours cette façon bien à lui de parler des femmes, de la prostitution qui va encore le suivre dans ces autres films, de l’injustice des hommes, évidemment. Il continue encore à nous prouver que c’est un grand cinéaste peut-être même le plus grand cinéaste japonais de l’époque et le plus méritant. 

   Mizoguchi fait mouche encore une fois avec L’Intendant Sansho, qui  est une œuvre incroyablement maîtrisée et touchante, n’étant  évidemment rien sans ses acteurs qui dessinent à merveille un film qui continue de frapper, dans le fond comme dans la forme, bon nombre de spectateurs, lui permettant d’avoir eu le Lion d’Argent à la Mostra de Venise.   10/10   :wahou:

 

  Les Amants crucifiés (1954)

 

  Les jeux de l’amour et du hasard

 

    A Kyoto au XVIIIème, l’époque de l’imprimeur du Palais impérial et l’employé de ce dernier sont obligés de fuir ensemble suite à un concours de circonstance et s’éprennent l’un de l’autre malgré la différence de classe…

  Sorti la même année que L’Intendant Sansho, Les Amants crucifiés pourraient passer comme comme une tragédie banale mais c’est du Mizoguchi, et comme tout Mizoguchi,  il arrive à transformer cette histoire d’amour grâce à une mise en scène d’une rare beauté. Les décors de l’imprimerie sont autant d’entraves pour cacher les sentiments des personnages (poutres, paravents, portes), les regards, les gestes sont autant de détails qui rendent les amours des différents protagonistes impossibles. Les conséquences de cela entraîneront le cœur du film, un quiproquo malheureux que 2 êtres vont rapprocher malgré eux.  De même qu’avec les deux précédents films, l’eau, chez le cinéaste, joue un rôle essentiel  dans le destin des protagonistes : il sépare et détruit les personnages. Dans la scène de la traversée du lac, l’envie de suicide de Mohei et O-San va  finalement les consumer d’amour.  Le cœur de cette histoire que Mizoguchi présente, est celle d’une société qui ne supporte pas l’adultère dont toute découverte est fatalement punie de mort. Le bonheur que les deux amants pourront avoir ne pourra se faire, que caché aux yeux de tous, tout en restant inséparables jusqu’à la mort. Mizoguchi et les happy-ends, ce ne décidément pas son truc.

  Avec ce film, il nous présente encore une fois une réalisation soignée, des scènes magnifiques qui peuvent, si on les prend à postériori, être très universel encore aujourd’hui. Avec une direction d’acteurs toujours parfaite, le cinéaste nous montre encore une fois la maîtrise de son cinéma.   8/10  :rock:

 

   L’Impératrice Yang Kwei-Fei (1955)

 

   La musique est l’aliment de l’amour (W. Shakespeare)

 

  Dans la Chine du VIIIème, à l’apogée de la dynastie des Tang. L’empereur Hsuan Tsung, qui ne parvient pas à se consoler de la mort de son épouse, se consacre à la musique en délaissant les charges de l’Etat. Son entourage veut le distraire en lui présentant les plus belles filles du pays, sans effet. Mais un général, An Lu-Shan, homme de pouvoir et de femmes, remarquant la beauté d’une simple servante, va tenter de la faire monter à l’empereur…

  1er film en couleur de Mizoguchi, celui-ci s’inspire d’une légende très connue en Asie. Mizoguchi utilise avec beauté la couleur, tant sur les décors que sur les costumes, jouant aussi sur les contrastes et les nuances. Il dépeint avec finesse l’orgueil du pouvoir et de l’argent dans une mise en scène toujours impeccable dans un ton léger et poétique. Les acteurs Mori Masayuki et Machiko Kyo, déjà ensemble dans le film Rashômon de Kurosawa interprètent avec  brio ce couple, que même la mort ne pourra pas séparer. Accompagné d’une très belle musique et de scènes remarquables comme par exemple, la séquence de la mort de l’Impératrice, où, avant de passer à la corde, elle se dépouille de tous ses attributs. Mizoguchi  ne filme ni son visage, ni son corps, juste sa robe qui glisse sur le sol.  On pourra juste reprocher un abus d’ellipses qui peut perdre le spectateur en cours de route et certains trouveront sa lenteur « lourde » dirons-nous. 

  Histoire éternelle et légendaire, Mizoguchi remplit son contrat d’un film d’amour où la musique transcende les cœurs et peut changer un homme du tout au tout.  7.5/10  :good:

 

Et en cadeau le film sous-titré pour ceux que ça intéresse :

 

La Rue de la Honte (1956)

 

  Le vrai visage de la prostitution

 

  A Yoshiwara, le quartier des plaisirs de Tokyo, dans une maison de geishas, le destin de femmes inquiète d’une nouvelle loi prévoyant l’interdiction de la prostitution. Si certaines ont des raisons biens précises de vendre leurs corps, d’autres, comme Mickey, une nouvelle jeune employée, veulent avoir le plus d’argent possible pour le dépenser sans complexe…

  Film symbolique de la longue carrière de Mizoguchi, car c’est à la fois son tout dernier film mais c’est aussi le premier où l’action se situe la même année que le tournage du film, soit 1956. A travers l’histoire de 5 femmes, Mizoguchi nous plonge dans leur quotidien, ce qui les pousse à faire ce métier, à la fois pour leur survie mais qui les condamne en même temps. Le réalisateur ne porte aucun jugement sur ces femmes et met en avant les conséquences que cela peut engendrer autour d’elles. La maison du Rêve, comme on l’appelle, peut se transformer en enfer pour ses filles.  Mizoguchi nous aura montré pendant toute sa carrière, l’art dans lequel il a excellé et ce film en est l’une des preuves. Par le montage qui suit le quotidien des prostituées, au choix d’une musique discordante, jusqu’aux acteurs et leurs dialogues qui sont forts en émotion, Mizoguchi  nous laisse sur ce dernier plan de cette jeune fille qui, elle aussi, va devoir se lancer dans le grand bain avec crainte et terreur pour attirer les hommes.

  Si pour certains, La Rue de la honte peut sembler avoir pris de l’âge, au vu de son sujet très tourné vers sa décennie, le film reste le plus beau témoignage qu’on est pu faire sur le métier de prostituée. Les causes et les conséquences sont très bien amenées, avec des actrices tout en sensibilité et en virtuosité  en permettant à Mizoguchi de refermer le livre de sa vie sur toutes ses femmes (courageuse, trahie, détruite, humiliée, sensible, amoureuse,…) qui ont fait de lui, l’un des plus grands cinéaste japonais du 20ème siècle. 

 

8/10  :bravo:

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  • 1 mois plus tard...
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Love & Mercy hier soir en VO

Un excellent film, qui se concentre sur les Beach Boys mais plus particulièrement sur Brian Wilson, quasi unique auteur-compositeur du groupe. Le film nous en apprend énormément sur le génie incompris qu'est Wilson. Le réalisateur choisit de placer l'histoire à deux époques différentes, via deux acteurs différents. Ainsi Paul Dano joue Wilson jeune, et John Cusack joue un Wilson plus vieux. Le film ne cesse de faire le yoyo entre les deux époques et propose les facettes qui sont, je pense, les plus marquantes de sa vie.

Le film est vraiment pile dans son sujet, s'attardant très peu sur les Beach Boys et leur succès. Le film se concentre donc vraiment sur l'homme, sur son génie, sur les barrières qu'il rencontre, sur sa vie tout simplement. C'est une véritable tranche de vie et d'histoire pour le spectateur. Personnellement je ne connaissais rien aux Beach Boys, je voyais ça comme un groupe un peu has been, n'ayant pas perduré bien longtemps. Et pourtant, derrière se trouvait un homme complexe, considéré maintenant comme l'un des plus gros génies de l'histoire de la musique... Le film nous en apprend énormément, impressionne, et n'a pas peur de tenter des effets de réalisation bien sympa. Les parties musicales où Wilson fait des enregistrements studio sont excellentes, et reflètent tout le génie de celui-ci. La partie schizophrénie est très bien traitée également. Il y a un gros travail sur le son d'ailleurs, pour nous faire entendre les voix de la manière dont lui les entendait. Dans la salle, ça rendait extrêmement bien.

Paul Giamatti et Elizabeth Banks viennent compléter magnifiquement le casting pourtant déjà très bon. Leurs deux personnages sont très importants pour l'histoire, et les acteurs se donnent à merveille. Le film se focalise vraiment sur l'homme, mais n'empêche tout de même pas la description des tensions qui pouvait exister dans le groupe. Entre un père maltraitant envers ses enfants, un cousin trop rigide et des frères qui étaient prêts à le suivre dans n'importe quelle direction, l'entourage de Wilson a une grande importance dans sa maladie mentale. Vraiment très très intéressant.

En définitive : un biopic qui, sans être non plus exceptionnel, est vraiment excellent et rend un hommage particulier à un grand homme, trop méconnu du grand public. C'est finalement ce genre de biopic, un peu bricolé, un peu "fait dans leur coin" qui sont vraiment intéressants. On ne nous a pas fait des caisses autour du film ou autour des acteurs qui jouent Wilson, qui sont pourtant extrêmement justes. Et malgré tout, en ressort un excellent film et l'un des meilleurs biopic de ces dernières années.

Modifié par flavsam
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Une seconde mère hier soir en VO.

Un excellent film, qui allie parfaitement feel-good movie, comédie, drame et messages de fonds. Le film se situe au Brésil et nous fait suivre un personnage, Val, bonne à plein temps chez des gens aisés. Tout va être chamboulé le jour où Jessica, la fille de Val qu'elle n'a pas vu depuis 10 ans, vient habiter avec elle. De là vient énormément de messages et la construction est vraiment très bien faite. Le message sur les classes sociales est très en avant et servi au spectateur avec une grande intelligence. Mais plus que ça, c'est aussi le message sur les relations entre les gens qui prédomine. Val est plus présente et plus tactile que la propre mère du petit garçon de cette riche famille. Elle l'a connu tout petit : c'est elle qui l'a finalement éduqué, c'est elle qui le rassure, qui le recadre, qui lui fait des câlins...

Mais le message le plus intéressant est celui de la jeunesse du Brésil, qui peut faire bouger les choses concernant ces différences de classes sociales. Car Jessica arrive dans cette univers, en tant que "fille de bonne", mais ne se sent inférieure aux riches à aucuns moments. Là ou sa mère s'écrase, Jessica hausse la tête et se permet de considérer les riches comme son égal. Comme elle le dit si bien, lorsque sa mère tente de la recadrer, "non, je ne me sens pas supérieure à tout le monde, mais pas inférieure non plus". Sa fille va donc permettre à Val de changer sa vision des choses petit-à-petit. Il y a notamment cette question d'être heureux ou non... Etre riche signifie-t-il être heureux en se réveillant chaque matin ? Il y a beaucoup de décryptage de tout ces échelons sociaux à travers ce film.

Concernant le reste, je vais m'abstenir de trop en dire pour ne pas dévoiler toutes les ficelles de ce très jolie film. En tout cas il est très réussi, et propose de nombreux messages, sociaux et relationnels, qui sont glissés avec subtilité à travers cette jolie histoire. Il y a quelques scènes vraiment poignantes et émouvantes. Il décrypte avec intelligence la situation actuelle et future au Brésil. Un prix du Jury amplement mérité au festival du cinéma indépendant de Sundance.

Modifié par flavsam
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Samedi soir, très tard j'ai pu voir le fameux LOVE de Gaspard Noé, qui fait tant parler de lui.

 

Premièrement, faut s'y attendre en y allant, le film est un film d'amour, mais le parti pris du réalisateur est de faire un film d'amour en montrant toutes les scènes de sexe sans aucuns tabous ou détournement de caméra. Il y a donc beaucoup de scènes "porno" (à prendre avec des pincettes ce mot) parmi cette histoire d'amour.
Sinon le film est vraiment excellent. J'ai tout simplement adoré, tout autant que j'ai adoré les autres films de Noé. Le réalisateur est encore une fois ambitieux, provocateur et ose vraiment imposer une vraie vision artistique de ce qu'est pour lui l'amour. Son personnage défend d'ailleurs les idées du réalisateurs pendant une scène, n'hésitant pas à dire qu'un vrai film d'amour se doit de montrer le sexe comme dans la vraie vie. Faut écouter le personnage étaler sa vision, je trouve que ce point de vue se défend bien. Car LOVE est un film qui s'est fait assez durement attaquer dans le monde du cinéma. Comme d'habitude, certains aime ou déteste le côté provocateur du réalisateur.
Le film à une réalisation made in Gaspard Noé, proposant beaucoup d'espaces clos, de scènes de drogue, de scène de sexes, et surtout une photographie toujours aussi hallucinante, que lui fourni encore une fois Benoît Debie. Ce dernier avait déjà fait des merveilles pour Irréversible, Enter the Void ou le plus récent Lost River de Ryan Gosling. Le film nous raconte l'histoire d'un couple, plus centré sur l'homme du couple finalement. L'histoire est assez dure et déprimante en soi mais présente vraiment une vision très intéressante de l'amour. Le réalisateur alterne les passages entre les dialogues qu'à le personnage avec son entourage, et plusieurs autres passages ou il est seul et ou nous entendons ses pensées, à la manière d'Enter the Void.
La réalisation joue des effets de style assez originaux : il y a beaucoup de coupure dans les plans, beaucoup de fois ou il y a une coupure par un fond noir, avant de nous plonger dans un plan différent ou dans un endroit différent.

Les scènes de sexe sont relativement bien tournées (bizarre de dire ça, mais c'est le cas). Certains plans auraient franchement pu être évités, comme lorsque le spectateur se prend une éjac' faciale dans la tronche. La caméra est au-dessus du pénis du personnage principal, qui éjacule en grosse quantité vers celle-ci. C'est purement et simplement fait pour la 3D, pour provoquer encore plus le spectateur. Pareil, un plan interne du vagin, avec une éjaculation du gars aurait pu être évité. Ça n'a pas trop d'autres buts que de provoquer et de faire parler du film. Sinon nous avons le droit à toute la vie sexuelle du couple sur grand écran : plan à trois, fellation, cunnilingus et pas mal de positions différentes y passe. C'est vraiment mais vraiment filmé sans tabou, sans timidité, sans discrétion.

En définitive, un excellent film d'auteur et une vraie vision artistique de l'amour. Le film peut choquer ou dérouter par son côté pornographique, mais c'est au final un choix comme un autre. Noé propose une réalisation toujours aussi belle, une BO franchement excellente, prenante, et une histoire qui ne laisse pas indifférent.

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Le film n'est pas trop long ? (2h15)

Nan franchement ça passe très vite. Enfin c'est assez lent quand ça parle, et les scènes de sexes s’enchaînent pas mal (j'avoue que sur la fin j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de scènes de sexe) mais comme tout film de Gaspard Noé, y'a une sacrés atmosphère qui règne quoi.
Fin perso j'adore son style donc de le retrouver là j'étais content ^_^

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Victoria en VO.

Attention, grosse pépite. Le film se veut déjà super ambitieux dans la forme, puisqu'il propose un seul plan-séquence de 2h14, soit la durée totale du film. La caméra ne se pose jamais, il n'y a aucunes coupures. Mais lorsqu'on tente quelque chose comme ça, et qu'en plus le fond suit totalement la forme, ça donne lieu à une expérience assez extraordinaire et éprouvante. Eprouvant, c'est vraiment le mot qui convient au film... Car si le film commence doucement en nous plongeant dans une boite, puis dans les rues berlinoises, il s'intensifie ensuite et saisit le spectateur à la gorge, pour ne plus jamais le lâcher.
La musique est juste magnifique (une des plus belles composition de l'année à mon sens) et vient émerveiller certaines images. Le réalisateur nous livre un film finalement très noir, une sorte de plongée noire dans le Berlin d'aujourd'hui, tout en arrivant à capter des moments vraiment magnifiques. Les acteurs se sont livrés à une improvisation quasi totale, même si le scénario du film nécessitait une écriture millimétrée sur les points principaux.
Les acteurs sont excellents, la petite Laia Costa explose devant la caméra du réalisateur, tandis qu'on retrouve certains talents allemands déjà vu dans le film La Vague en 2008. Un film ambitieux, mais pas prétentieux pour un sous. Juste une tentative originale, une expérience à proposer au public et un sacrés challenge artistique. Du vrai cinéma, qui donne espoir pour la suite.

 

Pas étonnant qu'il ait raflé quelques récompenses dans des Festivals de cinéma.

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  • 1 mois plus tard...

Vu Le tout nouveau testament hier soir au cinéma.

 

Et ben il ne faut pas se fier aux mauvaises critiques qui tournent autour du film. Bien évidemment, c'est un film différent de ce qu'on nous vend, et c'est ce qui explique en partie la mauvaise note attribuée par les spectateurs sur les différents sites. Ce n'est pas du tout un film grand public, mais bien un film qui se rapproche plus du cinéma d'auteur. Jack Van Dormael, à qui on doit l'excellent-mais-aussi-boudé Mr Nobody, nous livre ici une oeuvre très personnelle, mélangeant avec habileté l'absurde, la comédie, et le burlesque. Ce film donc, présent à la quinzaine des réalisateurs à Cannes cette année, nous présente Dieu d'une manière vraiment originale : ce serait un pauvre type résidant à Bruxelles, odieux avec sa femme et sa fille. Son fils serait Jésus Christ, qui auraient décidé de venir sur terre pour trouver 12 apôtres, mais qui aurait un peu merdé sur les bords... On trouve donc Dieu, joué par Benoît Poelvoorde, qui passe ses journées derrière son vieux ordinateur à créer des nouvelles espèces, ou bien des lois d'emmerdement. Si votre brioche fraichement tartinée de confiture tombe toujours du coté de la confiture lorsqu'elle vous échappe des mains, et ben c'est Dieu qui à créé cette loi. Et le réalisateur s'amuse à décrire pleins de lois de ce genre. Ainsi Dieu est un personnage vraiment atypique et odieux, très bien joué par Poelvoorde, qui n'en fait pour une fois pas des caisses dans ce registre.

Sa fille, qui déteste son père, décide d'envoyer à tout Bruxelles les dates de décès de tout le monde. Et de trouver des nouveaux apôtres afin de rédiger le tout nouveau testament. De cette ficelle scénaristique s'en suit un film touchant, poétique, très absurde, lyrique. La photographie du film est très belle, et la réalisation l'est tout autant, proposant une caméra qui bouge très peu. La musique a, comme d'habitude chez Van Dormael, une place très importante. Le casting est très touffu, et nous proposent quasi tout les meilleurs acteurs belges du moment (mais pas que). Quant au reste, il faut le découvrir par soi-même, c'est un délice d'originalité et d'absurde. Les mauvaises notes sont clairement dû au registre de l'absurde, que certaines personnes ne comprennent pas du tout. Ce n'est pas de l'humour premier degré, c'est un exercice de style, à prendre au deuxième ou troisième degré selon les moments. Et les scènes plus absurdes les unes que les autres sont souvent ponctuées de moment beaux, émouvants, poétiques, lyriques juste après, c'est vraiment un curieux mélange. Enfin bref, vous l'aurez compris, pour ma part j'ai adoré cet humour belge poético-délirant. Le film déborde d'imagination, chaque scène étant plus originale que la précédente.

Même si Van Dormael est en général ambitieux, je n'avais qu'une peur, c'était d'avoir un film à l'humour lourd, un peu comme une sorte de Bruce tout Puissant, avec Poelvoorde qui en aurait fait des caisses... Et au final c'est tout l'inverse. Un vrai bon film d'auteur fait avec les tripes, à l'imagination débordante, à la poésie subtile, avec une réalisation magnifique.

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  • 3 semaines plus tard...

/Hier soir j'ai enfin vu pour la première fois Taxi Driver de Scorsese en sa présence :youpi:

Une belle claque ce film, autant pour ses acteur Robert de Niro et la jeune Jodie Foster, sa musique (la dernière de l'inoubliable B. Herrmann ) et une ambiance New-Yorkaise poisseuse et réaliste de l'époque dans laquelle les quartiers ressemblaient.   9/10  :amen:  (plus longue critique plus tard :P)     

Et Scorsese est drôle, sympathique et passionnant à écouter :rock:

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  • 2 semaines plus tard...

L'homme irrationnel

Un thriller sympathique, bien que pas inoubliable. Woody Allen enchaîne les films, et nous sert une recette que l'on connaît bien. Ceci dit, on retrouve toujours le charme de sa réalisation, le charme de ses personnages atypiques et très bavards, le charme des musiques légères qui viennent se coller à l'univers. Mais le film reste relativement faible sur le fond, et il n'a pas de but, morale ou finalité. La fin est expédiée à la va-vite, et on se demande un peu quel était le but du film. Divertir certainement, et proposer quelques rebondissements au public. Mais rien de plus, malgré le fait que le personnage dépressif de Phoenix soit quand même bien complexe et original.
Ceci dit, ça fait quand même ultra plaisir de voir un grand acteur comme Joaquin Phoenix être dirigé devant la caméra d'un réalisateur mythique, et de voir Emma Stone en nouvelle effigie de Allen. Mais je trouve que ses films sont parfois dur à juger... Car la forme est excellente, propre à son réalisateur, unique en son genre. Mais à force d'enchaîner les films, les scénarios ne suivent parfois pas à 100% et manquent un peu de fond.
J'ai passé un très bon moment, mais ce n'est pas un film tellement marquant ou que je prendrais plaisir à voir et à revoir. J'ai préféré son dernier, Magic in the Moonlight, ainsi que Blue Jasmine et l'excellent Minuit à Paris. Cependant, pour moi on est au-dessus de To Rome with Love et Vous allez rencontrer un sombre et bel inconnu. On va dire que c'est un Woody Allen dans la moyenne quoi, doté d'une réalisation et d'une photographie à tomber.

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La Isla Minima, A. Rodriguez

Ayant fait une rafale aux derniers Goyas et 2 prix au festival de Beaune, le cinéma espagnol avait enfin son film d'excellence. Au final, il s'avère que le film d'Alberto Rodriguez est un polar assez classique qui ressort tous les ingrédients  que l'on connaît déjà: Deux flics, dont l'un au passé trouble, des meurtres, ici des jeunes filles et une ambiance sombre et sinistre. Rien de neuf. Là, où il faut chercher la nouveauté vient certainement du lieu (le marias de Guadalquivir) avec ses paysages filmés du ciel absolument magnifiques et esthétique (son Goya de la meilleure photographie est méritée :lol:).  La période est aussi à prendre en compte, les années 80, rarement traitée dans le cinéma espagnol qui donne une certaine atmosphère au film. Dommage que la trame, lourde et clichée, ne prenne pas. Une semi-déception pour ce film  

5,5/10  :(

The Corpse of Anna Fritz, H. Hernandez Vicens

Anna Fritz, actrice célèbre à la beauté troublante, vient de décéder. Trois jeunes garçons vont dans la morgue où Anna repose pour la voir nue. Fasciné par son corps, ils décident de lui faire l'amour :huh:

A la vue de ce synopsis, on peut tirer la tête et se dire, mais il est fou ! Pas du tout:tout est minimaliste dans ce film: un seul lieu l'hôpital et principalement la morgue, 4 personnages, le corps d'Anna, et les trois garçons, Pau, Ivan et Javi. Chacun aux caractères bien différents quoique caricaturaux face à ce cadavre. Tout aurait bien pu finir si quelque chose n'avait contrarié leur plan de nécrophilie, jamais trash dans le fond: le réveil d'Anna !

Ambiance soignée, question sur la fatalité qui s'abat sur les garçons et leur acte qui amène des conséquences au fur et à mesure du film. Film court (1h15) mais qui ne se perd pas en chemin malgré un jeu d'acteur à revoir. 6/10 -_-

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The Corpse of Anna Fritz, H. Hernandez Vicens

Anna Fritz, actrice célèbre à la beauté troublante, vient de décéder. Trois jeunes garçons vont dans la morgue où Anna repose pour la voir nue. Fasciné par son corps, ils décident de lui faire l'amour :huh:

A la vue de ce synopsis, on peut tirer la tête et se dire, mais il est fou ! Pas du tout:tout est minimaliste dans ce film: un seul lieu l'hôpital et principalement la morgue, 4 personnages, le corps d'Anna, et les trois garçons, Pau, Ivan et Javi. Chacun aux caractères bien différents quoique caricaturaux face à ce cadavre. Tout aurait bien pu finir si quelque chose n'avait contrarié leur plan de nécrophilie, jamais trash dans le fond: le réveil d'Anna !

Ambiance soignée, question sur la fatalité qui s'abat sur les garçons et leur acte qui amène des conséquences au fur et à mesure du film. Film court (1h15) mais qui ne se perd pas en chemin malgré un jeu d'acteur à revoir. 6/10 -_-

ça me fait penser au film Kissed sorti en 1998 en France.
J'avais beaucoup aimé ce film qui traite également de la nécrophilie, mais ça doit bien faire 10 ans que je ne l'ai pas revu. Il faudrait que je ressorte ma vhs et mon magnétoscope. D'ailleurs je ne sais même pas si il existe en bluray ou en dvd.

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